Morceaux choisis

Publié le par Ousmane Nadji

Extraits d'une revue de presse lue sur
http://web2.radio-france.fr

"Le dictateur préféré de Sarkozy" titre Die Zeit.


Personne ne peut prédire comment la lutte de pouvoir à N'Djamena va se terminer et à Bruxelles se répand l'exigence d'interrompre la mission militaire devenue de toute façon très contestable." Et le le quotidien allemand de commenter: "Elle souffre d'une tare congénitale sérieuse : la France, ancienne puissance coloniale. La France continue d'avoir un comportement post-colonial, pour preuve ces coups de téléphone quotidiens de l'Elysée au président Déby. Et Bruxelles se retrouve dans un dilemme classique. Que ferait-on si Djamena venait à tomber ? Se résoudre à un nouveau régime pro-soudanais, sur lequel la France n'aurait pas la même influence ? Et si Paris devait rappeler sa mission au Tchad, la France perdrait le peu de confiance qu'il lui reste sur la continent africain. Pour l'Union européenne le prix à payer est probablement de coopérer avec une crapule comme Idriss Deby, tant qu'il ne sera pas mis hors son palais rose", conclut Die Zeit.

En Suisse, le magazine l'Hebdo relève que "Paris tire les ficelles au Tchad comme dans les pays voisins, Centrafique, Congo-brazzaville, Cameroun... perpétuant la recette de la "Françafrique", mais que le système fonctionne de plus en plus mal. Courtisés par d'autres, Chinois et Américains, les roitelets sont de moins en moins dociles et de plus en plus menacés par des rivaux en quête du gateau."

Le quotidien camerounais Le Messager, justement, titre : "La source du mal, comment le pétrole a gaté le Tchad".

Et de rappeler que jusque dans les années 1960, malgré des prospections, la société Elf n'avait rien trouvé et le premier chef d'Etat tchadien, François Tombalbaye, peu satisfait a fait appel, à la société Conoco. "En 1974 celle-ci a rendu publiques ses recherches: trois gisements avaient été découverts. Mais depuis cette révélation et jusqu 'à l'arrivée d'Idriss Deby, les chefs d'Etat qui ont succédé à Tombalbaye ont refusé catégoriquement l'entrée d'Elf dans le consortium". Et le Messager explique que si la manne a commencé à couler en 2002, c'est en toute connaissance que Paris en a profité. Car voilà ce qu'indique un rapport parlementaire d'octobre 1999: "au Tchad, c'est la cellule présidentielle et non le ministère des mines qui s'occupe du projet (sous entendu prétrolier). Elle est dirigée par le cousin germain du président et est composée pour la plupart de ses parents."

Paris est donc plutôt bien informé des rouages au plus haut niveau tchadien et aujourd'hui le site internet afrik.com s'interroge sur l'enlèvement et la disparition de plusieurs opposants. "La France serait parfaitement informée du déplacement des colonnes de rebelles mais pas du sort des députés tchadiens ? Tous les hommes enlevés avaient pourtant accepté d'aller au dialogue en signant un accord global le 14 aout 2007 sous les auspices de l'Union Européenne. Si la disparition des chefs politiques se confirme, le Tchad pourrait être reparti dans un long cycle de violences... avec le soutien de la France."




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